Depuis plusieurs années, il germe au Département de physique de nombreuses initiatives visant à promouvoir la diversité et l’inclusion. Poursuivant sur cet élan, le projet Parité sciences a été lancé en septembre 2020. Cofondé par Jean-François Arguin, Julie Hlavacek-Larrondo et Mirjam Fines-Neuschild, ce projet vise à augmenter la représentation des femmes en physique, mathématique et informatique où la fraction de celles-ci se situe respectivement à 23 %, 42 % et 19 %[1]. Pour atteindre son objectif, l’équipe de Parité science effectue une campagne de sensibilisation auprès du personnel enseignant et de soutien du milieu collégial et prochainement au secondaire.
Pourquoi les femmes sont-elles minoritaires alors que les compétences en sciences sont égales chez les hommes et les femmes ? D’une part, plusieurs obstacles structurels affectent, encore aujourd’hui, les femmes et membres d’autres groupes historiquement marginalisés en sciences. Des initiatives comme le comité Diversité physique de l’Université de Montréal ainsi que des politiques institutionnelles s’attellent à éliminer ces obstacles. D’autre part, selon des recherches récentes en éducation, il s’avère plus ardu pour une fille de s’imaginer faire carrière en physique, en mathématique et en informatique puisque la société projette des images masculines de ces professions. Heureusement, l’identité scientifique est malléable et le personnel enseignant a une grande influence sur le développement de l’identité scientifique des étudiants et étudiantes. L’équipe de Parité sciences a identifié 10 stratégies pédagogiques qui renforcent l’identité scientifique des étudiantes. Ainsi, le personnel enseignant, le personnel de soutien d’orientation et de pédagogie, ainsi que les aides pédagogiques individuels sont invités à participer à une formation visant à faire la promotion de l’adoption de ces stratégies pédagogiques qui stimulent l’intérêt des étudiantes envers les sciences, augmente leur confiance en leurs compétences dans ces domaines et accroît leur engagement en classe. En voici quelques exemples :
- Être à l’affût et à l’écoute des étudiantes affichant de l’intérêt ou des aptitudes pour l’informatique, les mathématiques et la physique. Les encourager à poursuivre des cours avancés dans ces domaines.
- Discuter des usages concrets de l’informatique, des mathématiques et de la physique au quotidien. Parler des impacts positifs de ces domaines dans notre société.
- Éviter lors des travaux d’équipe la composition d’un groupe où une seule étudiante se retrouve avec des collègues masculins.
- Porter une attention particulière à la participation des étudiantes durant les échanges en classe, en favorisant une prise de parole, sans interruption. Tenter de distribuer les discussions à l’ensemble du groupe afin d’éviter que les réponses ou les interventions proviennent des mêmes personnes.
- Discuter en classe des enjeux liés à la sous-représentation des femmes en sciences.
L’équipe de Parité sciences est soutenu financièrement par plusieurs organismes dont le Secrétariat à la condition féminine du Québec, le Ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec, l’Institut de valorisation des données (IVADO), lu Vice-rectorat à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation de l’UdeM, le Centre de recherche en astrophysique du Québec (CRAQ), les Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) ainsi que de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ). Les formations ont débuté aussi récemment que le 10 mars 2021 et, en date du 31 mai, 179 enseignants et enseignantes de physique, d’informatique et de mathématiques de 23 cégeps ont assisté à la formation gratuite d’une heure.
Parité sciences compte une belle équipe composée notamment de membres actuels et diplômés du Département de physique.
- Mirjam Fines-Neuschild et Marylou Fournier-Tondreau, étudiantes au Département de physique de l’UdeM
- Sabrina Morel, formatrice pour Parité sciences, professeure au Cégep Édouard-Montpetit et diplômée d’un baccalauréat et d’une maîtrise du Département de physique de l’UdeM
- Jean-François Arguin, Jean-François Carrier et Julie Hlavacek-Larrondo, membres du corps professoral du Département de physique de l’UdeM
- Stéphanie Luna, coordonnatrice du projet attachée au Département de physique de l’UdeM
- Mariloue Daudier, conseillère ÉDI à IVADO
- Audrey Groleau, professeure de didactique des sciences et de la technologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières
- Roseline Garon, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UdeM
Au cours des prochaines années, l’équipe du projet Parité sciences suivra attentivement l’évolution des inscriptions au baccalauréat au Département de physique en espérant y observer une augmentation du nombre de femmes.
[1] Chaire pour les femmes en sciences et génie. (2020). Statistiques sur les inscriptions des femmes en sciences et en génie au collégial et à l’université au Québec entre 2005 et 2020. http://cfsg.espaceweb.usherbrooke.ca/download/4830/