Créé grâce à un don de 159 millions de dollars de la Fondation Courtois en août 2021, l’Institut Courtois, piloté initialement par Richard Leonelli, directeur intérimaire, accompagné d’un comité scientifique formé de membres du département de physique, de chimie et d’informatique et de recherche opérationnelle, se déploie de manière de plus en concrète.
En effet, l’ampleur de ce projet, qui vise à créer une structure pérenne de recherche de pointe sur les matériaux à l’Université de Montréal, implique beaucoup de travail de planification pour s’assurer que le bâtiment qui hébergera l’Institut réponde aux besoins actuels et futurs de ses membres et, de manière aussi importante, que les orientations initiales s’inscrivent dans la vision fondatrice doit l’orienter au cours des prochaines décennies.
S’appuyant initialement sur 11 chercheuses et chercheurs triés sur le volet et provenant des départements de physique, de chimie et d’informatique et de recherche opérationnelle, l’Institut a travaillé à concevoir les plateformes de recherche sur lesquelles les chercheurs s’appuieront pour leurs travaux. Comme le souligne Richard Leonelli, s’il est possible d’obtenir des équipements de point, le financement des professionnels de recherche et des frais d’exploitation, essentiels à leur fonctionnement, est problématique au Canada. Grâce à des professionnels permanents, financés par l’Institut, qui appuieront les travaux des étudiants et des postdocs, les membres de l’Institut pourront donc tirer le maximum de bénéfices des infrastructures de recherche.
Ce n’est pas tout, ajoute Richard Leonelli, alors que la recherche des matériaux est bouleversée par les avancées dans les matériaux quantiques et, comme l’ensemble de nos activités, dans l’intelligence artificielle, la création de l’Institut Courtois permettra aux chercheurs de l’Université de Montréal de prendre des risques afin d’explorer comment tirer de ces outils et savoirs pour identifier des projets prometteurs, faire des découvertes importantes et permettre aux étudiantes et étudiants de travailler dans un environnement encore plus stimulant.
Déjà, l’évaluation des besoins a permis d’avancer sur les devis techniques qui permettront aux architectes de préparer une première vision du nouveau bâtiment.
Déjà, l’Institut a annoncé trois importants programmes: la création d’une première chaire de recherche, du financement pour des activités de collaboration et un appel de candidatures pour élargir le nombre de ses membres. Sans surprises, la réponse à ces appels auprès de la communauté fut très forte, et les propositions, de très haut calibre.
Les chaires de recherche sont l’élément central de l’Institut Courtois. Pour le donateur, celles-ci doivent permettre aux titulaires de mener des projets fondamentaux novateurs qui ne pourraient pas être menés avec les financements habituels. Les chaires d’une durée de 7 ans offriront ainsi le luxe de prendre son temps et de s’attaquer à des problèmes risqués, mais à fortes retombées potentielles. Le choix d’une première ou d’un premier titulaire, capable de sortir de sa zone de confort, sera donc crucial pour bien définir l’orientation de l’Institut.
En parallèle, l’élargissement du nombre de membres à une communauté plus large de chercheurs des départements de physique, de chimie et d’informatique et de recherche opérationnelle favorisera les échanges, les collaborations et un milieu de recherche actif et dynamique.
Quant aux activités de collaboration, une première activité, l’École d’été de robotique de Montréal, organisée par Glen Berseth, professeur au DIR, se tiendra en juin 2023. La deuxième activité, qui se déroulera à l’été 2024, est la septième édition de l’école d’été sur les méthodes numériques appliquées aux matériaux quantiques qui est organisée par le professeur Michel Côté, en collaboration avec les professeurs André-Marie Tremblay (Sherbrooke) et Antoine Georges (Flatiron Institute). En s’associant à une école d’été disposant d’une grande visibilité internationale et financée par des organismes de premier plan, tels que le Flatiron Institute et la Fondation Simons, l’Institut Courtois peut ainsi bénéficier d’une visibilité internationale tout en permettant, grâce à un financement de 40 000 $, d’attirer plus d’étudiantes et d’étudiants à cet événement reconnu.
Dans la même optique, l’Institut Courtois contribuera également à l’organisation d’un atelier pour les développeurs internationaux du code de calcul quantique Ab init, un programme ouvert développé par des chercheurs du monde entier, donc l’équipe du professeur Côté, et accessible librement par l’ensemble de la communauté. Ce financement permettra de tenir l’atelier à l’extérieur de l’Europe pour la première fois depuis 2002 montrant le rôle que désire joueur l’Institut dans le développement et la promotion d’outils scientifiques de premier plan, ouverts et libres d’accès.
Les activités de l’Institut Courtois devraient s’accélérer au cours des prochains. La nomination prochaine du premier directeur permanent de l’Institut de même que celle de la première ou du premier titulaire de chaire et la sélection d’une première cohorte de membres devraient permettre de clarifier ses orientations à court et moyen terme. Ces chercheuses et chercheurs pourraient aussi démarrer une série d’activités qui donneront rapidement de la visibilité à cet Institut qui devrait prendre une place de premier rang dans l’écosystème de la recherche fondamentale sur les matériaux au Québec, au Canada et dans le monde entier.
Une nouvelle page d’histoire pour la science des matériaux au département de physique. Celle-ci devrait continuer à se remplir à un rythme accéléré au cours des prochaines années. Nous ne pouvons que vous conseiller de visiter régulièrement la page du département et celle de l’Institut Courtois pour être aux premières loges de la science qui s’y déploiera.
Normand Mousseau