Le 1er juin 2021, Richard Leonelli remettait la responsabilité de diriger le département entre les mains de Nicole St-Louis, après deux mandats, 8 ans, à sa tête.
En acceptant ce poste, Richard avait plusieurs objectifs, dont renforcer la cohésion et les échanges les groupes de recherche, améliorer les laboratoires d’enseignement, augmenter le recrutement des étudiants au premier cycle et piloter le déménagement du département vers le campus MIL.
Pour ce faire, il pouvait s’appuyer sur sa longue expérience en tant que responsable des études de premier cycle ainsi que sur son rôle de représentant du département pour les questions touchant à la conception du campus MIL. Richard partait donc avec déjà une connaissance fine de plusieurs dossiers brûlants au département. C’est certainement, d’ailleurs, une des caractéristiques de sa personnalité : Richard est minutieux et s’assure de toujours bien maîtriser ses dossiers, ce qui lui confère certainement un avantage quand vient le temps de défendre le département.
Malgré tout, faire avancer celui-ci est un défi de tous les jours. Ainsi, au fil des coupures et des réductions, il a fallu revoir à de nombreuses reprises les aménagements et les ressources disponibles au campus MIL. Des révisions qui ont demandé beaucoup de travail et de doigté, afin de protéger le mieux possible la capacité d’enseignement et de recherche du département. Ce qui fut largement fait comme le souligne Richard : bien qu’il reste encore seulement quelques ajustements à faire, le nouvel édifice représente une amélioration considérable en ce qui concerne les laboratoires d’enseignement et de recherche. Nous avons certainement tous bien hâte de pouvoir l’habiter à plein!
De même, les cibles ont parfois bougé. Ainsi, alors que Richard a mis a l’accent sur le recrutement des étudiants aux premiers cycles, la faculté a changé son orientation, pour privilégier, plutôt, les étudiants au doctorat, beaucoup plus payants pour l’université. De ce côté, Richard a piloté la mise sur pied de comités de suivi dans le but de réduire la durée des études doctorales, ce qui permet aux étudiants de progresser plus rapidement, et aux professeurs d’assurer un meilleur renouvellement. Cette initiative est encore toute fraîche, toutefois, et il faudra quelques années avant qu’on puisse évaluer ses retombées.
Les efforts de Richard pour renforcer la cohésion entre les groupes au département a également porté fruit. En mettant de l’avant l’intérêt de l’ensemble plutôt des groupes individuels, Richard a pu tirer pleinement profit des occasions qui se sont présentées tout en limitant les frictions. Cette approche proactive lui a permis de procéder au recrutement de 9 professeurs de qualité exceptionnelle et de renforcer, ainsi, des secteurs de recherche en pleine expansion.
En parallèle, Richard a aussi piloté le renouvellement en profondeur du personnel administratif, dans la foulée de départs à la retraite de plusieurs personnes qui avaient accompagné le département durant de nombreuses années. Cette nouvelle équipe est forte, compétente et représente un atout majeur pour le département, comme on a pu le constater, entre autres, au cours de la dernière année.
Sans surprise, la pandémie a bouleversé la dernière année du mandat de Richard, une année qu’on prévoyait festive puisqu’elle devait souligner à la fois le centenaire du département et la fin de son installation au campus MIL, ce qui laisse un peu dans le vide les célébrations de succès auxquels il a grandement contribué.
Comme le souligne Richard, dans un entretien qu’il m’a accordé en avril 2021, s’il a réussi à boucler de nombreux dossiers avant son départ, le domaine continue de se transformer pour amener de nouveaux défis. Parmi ceux-ci, il en retient trois, plus particulièrement. Tout d’abord, l’intégration de l’apprentissage machine dans la recherche en physique, mais aussi dans l’enseignement. Au-delà de l’effet de mode, se pose la question, en effet, de son rôle fondamental. Bien qu’il soit trop tôt pour faire un bilan solide, il est certain que cette nouvelle technologie risque de bouleverser bien des façons de faire dans notre domaine. Autre défi important, comment adapter le programme du premier cycle aux choix de vie des étudiants, qui préfèrent souvent allonger le bacc afin de poursuivre, en parallèle à leurs études, d’autres intérêts. Dernier défi, comment améliorer le rang du département de physique dans les classements internationaux. En effet, malgré la qualité des chercheurs et des travaux, celui-ci reste un peu à la traîne du classement des autres départements scientifiques à l’Université de Montréal.
Le passage de Richard à la tête du département marquera de manière pérenne le département, tant par le recrutement de professeurs et membre du personnel, que par les transformations plus profondes, dont le déménagement au campus MIL. Son passage marque aussi une transformation importante des relations entre les groupes de recherche qui reflète bien la tendance lourde observée dans le domaine de la physique.
Au-delà des grandes transformations, la tâche du directeur de département est occupée avant tout par une suite constante de besoins individuels et pressants : lettre d’appui, évaluation, résolution de conflit, etc. La réponse à ces demandes ne fait pas la grande histoire, mais elle affecte la qualité de vie et même la carrière de celles et ceux qui en bénéficient. Tout au long de son mandat, Richard s’est acquitté de cette tâche avec une grande disponibilité, célérité, et toujours de bonne foi, malgré un horaire déjà chargé, marquant aussi, souvent de manière dramatique, la vie de nombreux membres du départements.
Richard peut donc, avec fierté, passer le flambeau à Nicole St-Louis, alors qu’il prévoit se consacrer à l’enseignement et la recherche encore quelque temps, deux de ses grandes passions de physicien.
Normand Mousseau