C’est en 1920 qu’à la demande de la Faculté de médecine, l’Université de Montréal a créé une Faculté des sciences dont la tâche était beaucoup plus de fournir de l’enseignement en biologie, chimie, mathématiques et physique aux futurs médecins que de former des scientifiques en français à Montréal. À cette époque, le département de physique ne comptait qu’un seul professeur, Ernest Gendreau. Cent ans plus tard, ce cher Ernest ne reconnaîtrait pas son département. Solidement ancré dans sa double mission d’enseignement et de recherche, le département compte maintenant trente-quatre professeurs qui supervisent plus de cent vingt étudiants aux cycles supérieurs en astrophysique, en biophysique, en physique de la matière condensée, en physique mathématique, en physique des particules, en physique médicale et en physique des plasmas.
C’est sous les meilleurs auspices que l’année 2020 a débuté. Le déménagement du personnel, des étudiants et des laboratoires de recherche, entamé à l’automne 2019, a été complété en janvier dernier. Nous nous avons mis en branle l’organisation de toute une série d’activités pour célébrer en grand notre centenaire. Puis, le vendredi 13 mars (ça ne s’invente pas) à 12h22, le ciel nous est tombé sur la tête : l’Université suspendait toutes les activités d’enseignement « en présentiel » et demandait à tous ses professeurs et chargés de cours de reprendre ces activités « à distance » à compter du 21 mars. Depuis, nous sommes tous devenus des experts des services de téléconférence comme Zoom, Teams et autres Slack.
Trois mois plus tard, je suis fier d’affirmer que toutes et tous se sont acquittés de leur tâche avec le plus grand professionnalisme et le plus grand dévouement. Je n’ai que des éloges à faire à mon adjoint, monsieur Thierry Nakache, le pilote qui a su garder l’avion dans les airs; à mesdames Marie-Lou Rondeau et Sophie Tremblay, qui n’ont ménagé aucun effort pour répondre aux nombreuses questions des étudiants; à madame Bénédicte Foulquier et à monsieur Jean-Daniel Savage, grâce auxquels les bourses parviennent aux étudiants dans les temps; et, la dernière et non la moindre, à madame Diane Choinière, qui réussit à mettre de l’ordre dans mon désordre. J’adresse aussi mes plus sincères remerciements à tous les professeurs et chargés de cours, qui ont su « se revirer sur un cinq cennes » et générer un enseignement de qualité à distance malgré des conditions personnelles souvent difficiles. Je m’en voudrais d’oublier les étudiantes et étudiants membres de l’exécutif de la PHYSUM, qui n’ont cessé de rassurer les étudiants et de servir de courroie de transmission pour nous aviser des problèmes qui se présentaient.
La tâche qui nous attend pour entreprendre le trimestre d’automne est énorme, mais déjà nous sommes tous à pied d’œuvre pour planifier et adapter les activités d’enseignements. Quant aux activités de recherche, elles n’ont jamais cessé grâce au télétravail et celles qui doivent s’effectuer en laboratoire ont graduellement repris à partir du 1er juin.
J’ignore quand les mesures de confinement et de distanciation sociale prendront fin, mais je puis vous assurer que d’ici là, nous travaillerons sans relâche pour que, dans cent ans, lors des célébrations du bicentenaire de notre département, le directeur du moment puisse affirmer que le défi qui auquel nous sommes confrontés fût relevé avec brio.
Richard Leonelli
Directeur, Département de physique