Les virus sont des brins d’ARN enveloppés dans une poche formée de lipides (graisses) qui les protègent de leur environnement. Ces poches sont hérissées de protéines qui leur permettent de s’accrocher à la membrane de cellules pour y injecter son ARN qui prend alors contrôle de la cellule infectée pour se multiplier et contaminer son hôte.
On peut donc espérer limiter la propagation du virus en réduisant sa capacité à se fixer sur les cellules. C’est cette approche qu’ont retenue Normand Mousseau et Roger Gaudreault, respectivement professeur and chercheur invité au Département de physique de l’Université de Montréal, en collaboration avec Charles Ramassamy, professeur à l’INRS-Institut Armand-Frappier, Theo van de Ven, professeur de chimie de l’Université McGill, Steve Bourgault, professeur de biochimie à l’UQAM, Kokou Adjallé, professeur à l’INRS-ETE et la société Fruitomed Inc, avec le soutien du CRSNG.
Pour ce faire, les chercheurs vont tester la capacité de polyphénols naturels à inhiber les interactions entre les protéines du SARS-CoV-2 et certains récepteurs à la surface de cellules qu’on retrouve chez l’humain. De plus, comme les évidences s’accumulent sur l’invasion du SARS-CoV-2 dans le système nerveux et ainsi affecter le cerveau, ils proposent également d’étudier les effets des protéines du SARS-CoV-2 au niveau du centre respiratoire et l’effet préventif des polyphénols.
Pour relever ce défi aussi rapidement que possible, le projet adopte une approche multidisciplinaire qui s’appuie à la fois sur des méthodes théoriques (modélisation moléculaire) et expérimentales (DLS, SPR, visualisation des complexes polyphénol-protéine en temps réel), ce qui permettra de mieux comprendre les interactions physicochimiques entre les protéines et les polyphénols. Les résultats de ces approches théoriques et expérimentales seront complétés par des études sur des modèles biologiques, des ganglions de la racine dorsale du centre respiratoire cérébrale.
Les résultats de cette étude permettront d’acquérir de nouvelles connaissances sur les effets néfastes du SARS-CoV-2 sur des problèmes respiratoires et de démontrer et d’identifier des molécules naturelles ayant un potentiel protecteur vis-à-vis du SARS-CoV-2. Ces résultats ouvriront des perspectives multiples aussi bien sur l’étude des mécanismes neuroinvasifs que sur le développement des traitements contre le SARS-CoV-2.